Mission bénévole de renforcement de capacités OSM et d’évaluation de l’accessibilité des routes dans les zones affectées par l’ouragan Mathieu en Haiti


Le contexte : l’ouragan Matthieu et la volonté de faire participer les communautés OSM haïtiennes à la réponse de crise

Lorsque l’ouragan Matthieu a frappé Haïti, depuis Bouaké, nous avions co-organisé la réponse de crise distante pour améliorer la carte OpenStreetMap sur les zones en crise, de manière systématique sur la Grande Anse, en cartographiant les alentours des abris temporaires d’urgence, certaines villes affectées sur la côte (état pré-désastre avec l’imagerie Bing et post-désastre avec l’imagerie drone prise par Potentiel 3.0) et les zones rurales dans les parties montagneuses qui couvrent le reste du département de Grand’Anse, en mettant l’accent sur la complétude et la qualité de la donnée. Parallèlement, nous avons échangé avec des membres des communautés OSM de Haïti que nous avons formés à OSM et accompagnés dans leurs pratiques du projet depuis 2010 et qui souhaitaient évidemment s’engager dans cette réponse de crise. Ils ont pu participer aux tâches collaboratives créées sur taches.francophonelibre.org, ainsi que créer eux-mêmes celles qu’ils souhaitaient ajouter. Au terme de cette séquence de cartographie OSM des zones affectées, réalisée à distance de Port Au Prince, Saint-Marc ou Limonade dans le Nord – Nord-Est, mais aussi de Bouaké, d’Abidjan et d’Afrique de l’Ouest, certains cartographes OSM haïtiens ont regretté de ne pouvoir agir plus directement sur le terrain, faute de moyens et d’expérience des contextes de crise humanitaire.
De ce constat, nous avons élaboré l’idée d’une action bénévole de formation de ces communautés à la réponse de crise qui pourrait être suivie d’un déploiement sur les zones affectées, à la condition qu’une organisation humanitaire soit intéressée par la production de donnée libre sur le terrain, et intègre l’équipe OSM au sein de son dispositif, afin que cette initiative pilote puisse avoir lieu en toute sécurité. Les partenaires pressentis, la Direction de la Francophonie Économique et Numérique (DFEN) de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) pour le financement et l’association Haiti Communitere (HC) pour le portage institutionnel, ont accueilli avec enthousiasme ce projet de déploiement bénévole de trois semaines, soit le temps disponible jusqu’à l’action SysInfoLibre d’Abidjan conçue avec l’OIF pour être mise en œuvre du 11 au 20 novembre. Avec leur support efficace, juste après l’action de formation de Bouaké qui se terminait le 21 octobre, j’ai pu être en France le samedi 22, récupérer l’équipement prévu pour la mission (quelques matériels électroniques et de camping) et partir le lendemain matin pour Haïti, où je suis arrivé le soir après un transit par Atlanta. Si avec Nicolas, nous avons mené des projets de formation et de renforcement de capacités en Haïti sans discontinuer depuis 2010, cela faisait trois ans que je ne m’étais pas rendu sur Hispaniola, dans la mesure où les actions des deux dernières années avaient été menées à Haiti Communitere grâce à l’appui de l’OIF par Xavier Lamure Tardieu, Delphine Bedu, Robillard Louino et Pierre Béland dans le cadre de dispositifs légers de renforcement de capacités techniques et organisationnels liés à la conduite d’actions OpenStreetMap, SIG libre ou données ouvertes. C’est justement à Haiti Communitere que mon séjour va débuter.
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Rencontre avec les acteurs et partenaires OSM et avec des humanitaires à Port-au-Prince

Comme prévu avant le départ, les quatre premiers jours ont été dédiés à des rencontres à Port-au-Prince, avec des acteurs ou partenaires OSM ainsi que des organisations humanitaires, dont certaines avaient déjà été contactées avant mon départ. J’ai ainsi pu discuter avec Xavier et Robillard concernant OSM à Port-au-Prince, Fred qui s’apprêtait à partir de Haïti après l’excellent et harassant travail de prises de vues avec les drones de Potentiel 3.0, Sam Bloch et Creighton Holley de Haiti Communitere pour envisager la suite de notre travail commun autour d’OSM engagé depuis plusieurs années, Jean-Marie Théodat professeur de géographie à Paris 1 et à l’Université d’État de Haïti et ancien recteur de l’Université de Limonade sur l’enseignement de la géomatique libre dans le milieu académique connu de Nicolas depuis 2010 et avec qui l’équipe de formation avait sympathisé en 2013. Par téléphone ont été contactées les communautés OSM de Saint-Marc et du Nord – Nord-Est, afin de préparer la visite et les actions de formation prévues à partir de la fin de semaine à venir.

Côté humanitaires, la première rencontre, avec l’Information Manager Officer (IMO) du Programme Alimentaire Mondial (PAM), a permis de suite d’identifier un besoin important concernant la donnée d’accessibilité routière, qui est apparu ainsi comme un axe de travail particulièrement intéressant pour un déploiement de terrain et la possibilité, à confirmer, de pouvoir se rendre sur place via le PAM. La rencontre avec les homologues du cluster Wash (eau et assainissement) a au contraire montré qu’OSM ne serait pas a priori la base de référence sur cette urgence dans la mesure où les données accessibles du projet mWater, non libres (car en licence CC non dérivative), mais téléchargeables sont beaucoup plus complètes en cette fin d’année 2016. Au final, sur ces quatre jours, beaucoup de déplacements en moto-taxi.

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Le reste des journées a été occupé à constituer le système de fichiers SIG ‘SIG_Haiti’ sur QGIS, évaluer l’équipement OSM disponible à HC et faire des tests de caméra 360 degrés en lien avec le support de Mapillary, pour préparer le départ vers le Nord du pays et les formations à venir. Vendredi après-midi, départ vers Saint-Marc (dans l’Artibonite) dans un bus de la compagnie Sans Souci où je suis accueilli sur la place Guerrier par Wedens de la communauté Saint-Marc (COSMHA-STM), qui allait gentiment m’héberger pendant mon séjour.

Visites et formations des communautés OSM de Saint-Marc et Nord – Nord-Est

Les visites à ces deux communautés comportaient plusieurs objectifs :

  • se revoir, discuter et faire le bilan avec les communautés après leurs 3 ou 4 années d’expérience, identifier les problèmes rencontrés et essayer d’y remédier
  • former sur deux jours ces cartographes aux dernières techniques du projet OpenStreetMap, à celles de la réponse de crise et notamment l’évaluation des routes, pour enfin apprendre à réaliser (par le faire) un mapathon sur les zones de crise
  • identifier les individus qui, au vu de leur implication dans l’édition d’OpenStreetMap et dans la formation dispensée, pourraient accompagner l’éventuel déploiement sur le terrain en zone de crise.

A Saint-Marc, les deux jours ont eu lieu au Troquet, lieu qui historiquement avait été le lieu de travail lors de la cartographie de la ville en 2012 et qui l’est demeuré jusqu’ici. L’association COSMHA-STM, créée dès 2012, continue à être active et gère toujours avec grand soin le matériel reçu d’USAID, soit une dizaine d’ordinateurs et de GPS Hcx. Parmi les soucis rencontrés, le plus évident est l’absence de connexion internet accessible qui limite la cartographie bénévole. Le don d’un MIFI assorti d’un montant servant à l’alimenter de 7 Go par mois pendant 6 mois a été fait au nom du collectif Les Libres Géographes (LLG).

La formation de cette fin de semaine a porté sur la récupération de données humanitaires pour orienter une action de cartographie de crise, les méthodes pour cartographier efficacement de manière rigoureuse des zones rurales, la méthode BAR de Harvard Humanitarian Initiative d’évaluation de dégâts qui a été utilisée intensivement avec les images drones de Potentiel 3.0 lors de la phase de cartographie à distance, la méthode d’enquête de la capacité logistique du réseau routier (Logistic Capacity Assesment – LCA) qui s’appuie sur le modèle UNSDI-T, la découverte de Mapillary, ainsi qu’une formation courte sur QGIS, appuyée sur le « Guide de la géomatique libre et de la donnée ouverte » et centrée sur la création de carte de base en utilisant les styles QGIS élaborés l’année dernière et disponibles dans le kit SIG des Libres Géographes.

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Enfin, tout au long de ces deux jours, les participants ont été sensibilisés à la nécessité d’utiliser efficacement les réseaux sociaux, notamment Twitter, pour communiquer sur chaque activité de la communauté. Les progrès ont été réel, en atteste l’activité de Wedens.

Le lundi, avant de prendre la route pour aller jusqu’à Limonade (dans le département du Nord Nord Est) et reprendre le même programme de formation, une visite à la mairie a été improvisée pour appuyer la demande des l’association de bénéficier d’une salle. L’administrateur, apparemment soutien de longue date des activités de la communauté, puis une maire-adjointe ont reçu la délégation et pris en considération cette requête. Après un parcours en van jusqu’à Gonaïves, le trajet en tap-tap jusqu’à Cap-Haïtien a été l’occasion de faire un Logistics Capacity Assessment à l’aide de OSMTracker, édité ensuite pendant les soirées suivantes, ce qui a permis d’identifier des soucis d’édition possibles avec les relations de routes existantes. Le résultat aboutit finalement à cela : http://overpass-turbo.eu/s/kbb. Arrivé à Limonade, j’ai là aussi été gentiment hébergé chez l’habitant, cette fois par Wendy.

La formation sur deux jours n’a finalement pu avoir lieu à l’université de Limonade, car il n’y avait finalement pas de personnel administratif présent en ces jours fériés, de sorte que nous nous sommes rabattus sur la mairie de Limonade, où travaille Walky, qui a accueilli à l’improviste la vingtaine de participants de l’association COSMHANNE. Le même programme de formation qu’à Saint-Marc a été dispensé, avec un peu plus de travaux pratiques sur le terrain eu égard au faible nombre d’ordinateurs présents, dans la mesure où l’association ne dispose pas de matériels propres. Des photos Mapillary à 360 degrés ont été prises sur la jolie place sur laquelle donne la mairie.

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Outre le problème d’absence d’équipement informatique, COSMHANNE comme COSMHA-STM rencontre les mêmes soucis d’absence de connexion internet, le même modèle de MIFI a été donné à l’association accompagné du même montant pour acheter du crédit pour les six prochains mois. Ici comme à Saint-Marc, les communautés doivent désormais se mobiliser pour se réunir, produire de la donnée et organiser des séances internes de formation autour des matériaux du Guide de la géomatique libre et de la donnée ouverte, notamment pour les chapitres liés à QGIS.

En contact régulier avec le PAM pendant ces jours de formation, l’idée d’accueillir une équipe pour réaliser des Logistics Capacity Assessment a fait son chemin et c’est finalement à Jérémie dans leur camp de base que nous serons hébergés. Le temps presse, puisque mon départ est déjà fixé au vendredi 11 novembre, soit la semaine prochaine. Le jeudi 3, le lendemain de la fin de la formation à Limonade, le départ vers Port-au-Prince est donc lancé : je prends le bus avec Wendy et John Carlo, tandis que Wedens et Débreus quittent saint-Marc pour que nous nous retrouvions tous à Haiti Communitere le soir. Xavier partira avec nous pour former une équipe de six personnes représentant les différentes communautés OSM haïtiennes. Le choix des personnes a été fait à la fois en fonction de l’activité OSM démontrée au cours des dernières années et mois (condition nécessaire pour qui veut prétendre à faire un travail professionnel pour une organisation internationale), l’implication dans la vie communautaire OSM locale et la présence lors des journées de formation mises en place depuis les six derniers jours. Le vendredi est consacré à la préparation (cartes OSM dans les Garmin eTrex, impressions de questionnaires, etc.) et l’occasion de retrouver Robillard.

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Logistics Capacity Assessment pour le PAM autour de Jérémie

Le voyage par hélicoptère étant finalement repoussé, Xavier propose samedi matin de faire le voyage dans son pick-up. Après l’achat d’un kit d’approvisionnement, nous prenons la route en début d’après-midi et nous arrêtons pour la nuit à Taino à proximité de Grand-Goâve dans une maison de famille de Xavier.

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Nous partons le lendemain à l’aube, arrivons aux Cayes dans la matinée puis rejoignons Jérémie en trois heures environ. Au fur et à mesure de notre avancée, les dégâts matériels et sur la végétation sont allés croissants.

Comme prévu, nous avons été hébergés au hub logistique du Programme Alimentaire Mondial (PAM) en voie de construction : le PAM est alors encore déployé dans un camp de International Humanitarian Partnerships (IHP), tant pour l’espace de travail que pour l’hébergement, dans des tentes juste à côté, dont une nous est réservée. D’emblée, nous discutons avec les logisticiens sur les routes à évaluer en priorité et nous sommes invités à participer à chaque réunion quotidienne à 19h. La vie dans un camp de travail et de vie humanitaire est une découverte pour tous ceux qui m’accompagnent et une belle expérience.

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Le PAM n’a malheureusement pas de voiture disponible pour nous le lendemain. La tentative de location d’un autre 4×4 n’aboutissant pas, le loueur ne voulant pas se rendre dans des zones difficiles d’accès, seule la voiture de Xavier part sur le terrain, vers Corail et Pestel à l’est, tandis que je reste avec Wendy et John Carlo pour leur faire éditer les données collectées depuis le départ de Port-au-Prince et aller à la réunion hebdomadaire du LogCluster, ce qui nous permet de présenter notre approche et de proposer de former rapidement qui le souhaite à l’utilisation d’applications basées sur OSM. Quelques organisations en profitent dans la foulée, et certains comme MSF viendront nous retrouver au PAM l’un des soirs suivants pour de plus amples explications. Le lendemain, une voiture du PAM est disponible et nous pouvons partir à deux équipes sur le terrain, Xavier, John Carlo et Débreus à la recherche des passages accessibles vers le nord au-delà de Marfranc, tandis qu’avec Wedens et Wendy, nous cherchons à passer de l’autre côté de la rivière. Il n’y a aucun moyen avant Dame Marie, donc nous passons par Jérémie et allons au-delà de Prévilé, et notre route doit s’arrêter devant la rivière en crue au lieu-dit d’Eau bouillie.

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Sur le terrain, un ordiphone fixé sur le pare-brise des véhicules prend une photo de la route toutes les cinq secondes avec l’application Mapillary, tandis qu’une équipe de deux s’occupe du LCA, l’un avec le GPS, l’autre avec le questionnaire, ce qui permet les contrôles croisés de la prise d’information et renforce la qualité de l’évaluation. A chaque hameau rencontré, son nom est demandé à plusieurs habitants. Des POI tels que écoles, centres de santé ou lieux de culte sont aussi systématiquement collectés lorsqu’ils sont rencontrés au cours de l’évaluation.

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Mercredi 9 novembre, la pluie tombe dans la matinée qui est consacrée à l’édition des données pour se poursuivre finalement toute la journée. Xavier et moi laissons sciemment les cartographes des deux associations s’en charger, car ce pilote a bien également pour but de les renforcer sur cette activité de cartographie thématique. Nous leur faisons des retours tout au long de la journée, en analysant notamment les éditions réalisées avec le service Overpass. Le travail, encore perfectible, a cependant bien avancé à la fin de la journée et nous pouvons, lors de la réunion de 19h, montrer sur Overpass le résultat de notre travail commun, qui peut être directement réutilisé par les géomaticiens du PAM à Rome pour produire la carte de référence de l’accessibilité routière pour la zone de Grand’Anse, ainsi que les photos Mapillary, déjà en partie téléchargées via nos modems, ou la localisation et la répartition des Helicopter Landing Zones, dont j’ai constitué une couche à partir de différentes listes de coordonnées.

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L’ensemble impressionne l’auditoire du sub-office du PAM de Jérémie, qui souhaiterait nous voir continuer ce type d’appui géomatique de terrain à leur opération. Le lendemain, pendant que l’équipe reste sur place pour faire le bilan de notre action auprès des partenaires du LogCluster lors de la réunion hebdomadaire au Centre d’Opérations d’Urgence Départemental (COUD), je prends la route en profitant de voiture du PAM retournant sur Port-au-Prince et discute de l’éventualité d’une suite avec les responsables du LogCluster au bureau du PAM à Port-au-Prince. Les informations sur l’accessibilité dans OpenStreetMap sont désormais reprises directement par les géomaticiens du PAM à Rome qui peuvent publier de manière plus fréquente une mise à jour de la carte des contraintes d’accès routiers.

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Aller sur le terrain conduire des évaluations de routes fait prendre conscience de l’isolement de certaines zones de Grand’Anse, qui sont parfois totalement enclavées, non accessibles par des véhicules à quatre roues, en raison de larges rivières, de gués en crue, de routes impraticables ou trop étroites. L’hélicoptère et le transport à pied sont alors les seuls moyens pour rallier les populations de ces zones et leur fournir les secours, les aides alimentaires ou non alimentaires dont elles ont besoin pour faire face à la crise née de l’ouragan Mathieu et à terme reconstruire leur territoire.

Le dernier rapport de situation de OCHA faisant état de 58 % de la population en urgence alimentaire extrême qui a reçu de l’aide, c’est donc presque la moitié qui n’en a pas encore reçu, plus d’un mois après le passage de l’ouragan.

Ces zones rurales, où les bâtiments sont souvent assez dispersés, sont encore imparfaitement cartographiées dans OSM, que cela soit les bâtiments dont beaucoup manquent, que les chemins ou pistes qui les relient. Leur cartographie complète est fondamentale pour que puissent s’organiser efficacement l’aide humanitaire et les programmes de reconstruction. Par conséquent, il est vraiment crucial pour les acteurs du projet OSM d’achever au plus vite la cartographie sur ces zones affectés et enclavées, identifiées comme prioritaires sur http://taches.francophonelibre.org/project/64 en coordination avec les collectifs locaux de la communauté OSM haïtienne de manière à ce que ces cartographes soient l’un des pivots de cette réponse humanitaire et des actions de reconstruction qui s’ensuivront.

C’est dans cette perspective d’accompagnement et de renforcement des communautés OSM locales que travaillent à Haïti et en Afrique de l’Ouest le collectif d’expert Les Libres Géographes (LLG) et l’association Projet Espace OSM Francophone (Projet EOF) ainsi que les membres des collectifs d’animation OSM de ces territoires afin que des capacités OSM locales autonomes capables d’agir localement et à distance en OSM, géomatique libre et données ouvertes de façon isolée ou dans des agencements multi-acteurs. Concrètement à Haïti dans le cadre de ce protocole entre HC et l’OIF, cet appui et cet accompagnement aux collectifs OSM haïtiens prennent la forme d’une année d’accès à la base logistique de HC à Port-Au-Prince et au kit d’équipements informatiques qui y sont disponibles pour les collectifs OSM de l’île, de bourses d’animation locales pour organiser actions de formation, de cartographie et d’événements OSM (cartoparties et mapathons) ainsi qu’enfin un temps de mentorat qui sera assuré localement par Xavier. C’est ainsi qu’il sera possible aux cartographes engagés dans ces 3 semaines d’activité de pouvoir transmettre aux collectifs d’animation d’Artibonite et du Nord Nord-Est dont ils sont issus l’expérience acquise dans les zones de crise à notre contact, Xavier et moi.

 

Cet article a été publié initialement sur le blog du Projet EOF.

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